Jeudi après les cendres, jeûne et aumône
Messieurs, quelque bon que soit le jeûne en lui-même, ce n’est pas néanmoins pour le jeûne en lui-même, que l’Église nous commande de jeûner. Parmi les motifs qu’elle a eu en instituant le carême, elle a prétendu, disent les Pères, que les chrétiens retranchassent quelque chose de leur manger ordinaire, afin d’épargner, par l’abstinence, de quoi assister les pauvres dans leur besoin. C’est pour cela que quelques docteurs assurent que les œuvres de miséricorde corporelle ne sont pas d’une moindre obligation, en ce saint temps, pour ceux qui ont du bien, que les actions de pénitence, pour ceux qui ont des forces et de la santé ; et que c’est en vain qu’on tâche d’affaiblir le corps par la soustraction de viandes, si les membres de Jésus-Christ ne sont pas nourris en même temps et secourus par nos aumônes.Saint Claude la Colombière