Le Père Benoit Guédas
La révélation n’est plus privée. Jésus rappelle à toute l’Eglise l’amour qui jaillit de son Cœur, vrai soleil de nos vies, capable d’illuminer tout homme :
« Mon cœur est passionné d’amour pour les hommes et pour toi en particulier ! »
Il ne choisit pas une enfant ni une bergère mais une femme adulte, religieuse de l’ordre de la Visitation, au cœur d’une ville, comme pour nous enseigner cet appel pour tout chrétien à répandre les flammes de cet amour à tout homme. Jésus se révèle au cœur de la France comme pour rappeler que cette mission est confiée à chacun de nous, dans le concret de nos vies. Le Cœur de Jésus est passionné pour tout homme et
« ne pouvant plus contenir les flammes de son ardente charité, il veut les répandre par ton moyen ».
Ces trois derniers mots sont clairs : Dieu veut répandre son amour par toi qui lis cette méditation ! Le Christ ne vient pas juger les hommes mais les sauver ; et s’il agit avec justice, c’est selon le prisme de sa miséricorde. L’originalité du message de Paray-le-Monial réside peut-être dans la conscience qu’il veut passer par le moyen de fidèles aussi petits ou même « indignes » que la sainte qu’il a choisie pour réchauffer le cœur des hommes.
Paray-le-Monial est un des deux seuls endroits dans le monde, avec Cracovie, où le Christ apparaît pour dévoiler un message pour le monde entier.
Nous pouvons y trouver, avec les nombreuses apparitions de la Vierge en France, un signe de fierté. Nous pouvons aussi y lire un appel pressant à nous convertir : à laisser l’Esprit répandre son amour en nos cœurs pour que nous puissions avoir un cœur semblable à celui de Jésus, pour que nous puissions aimer comme il aime. Ce message s’adresse d’abord à chaque chrétien. C’est un appel à répondre aujourd’hui à notre vocation à la sainteté, à suivre le Christ au cœur de nos familles, de nos entreprises… au cœur de notre pays. Mère Teresa a commencé par aimer un pauvre, Jeanne Jugan s’est occupée d’une grand-mère… Quelle personne le Christ m’invite-t-il aujourd’hui à aimer ?
Le Père Jean-Rodolphe Kars

En faisant une relecture de mon passé, à la lumière de mon cheminement spirituel, je perçois que j’ai déjà eu une intuition sur l’Amour du « Cœur de Dieu », sans lui donner encore ce nom ou cette définition, lorsque j’ai découvert, ébloui, la musique d’Olivier Messiaen, le grand compositeur catholique du 20ème siècle (1908-1992).
Olivier Messiaen, mon premier Père spirituel
C’était en 1966, dix ans avant ma conversion. Les œuvres du génial musicien et les commentaires qui les accompagnaient ont été une véritable catéchèse « souterraine », presqu’à mon insu, dans le secret du cœur.
Mes premières émotions religieuses fortes viennent de sa musique. Bien plus tard, en réécoutant certaines de ses œuvres, je me suis souvent dit :
« c’est une musique qui sort tout droit du Cœur de Jésus ».
Il faut cependant préciser que les causes directes de ma conversion en 1976 étaient autres, et n’étaient pas d’ordre musical.
Puis après la conversion plutôt foudroyante (en une après-midi et une nuit), dans le « climat » du Renouveau Charismatique catholique (d’abord anglo-saxon) et l’expression incandescente de la « folie d’amour » de Dieu, le cheminement vers le Baptême commence. Et alors c’est la rencontre avec Montmartre, le Sacré-Cœur ; c’est là que je suis « éduqué », que j’entre en catéchuménat, que je suis baptisé. Que d’heures de joies intimes dans les moments d’adoration de nuit, devant le Saint Sacrement exposé ! J’ai ressenti là, devant le Saint Sacrement, comme les battements du Cœur de Jésus, brûlant d’amour… Cœur à la fois palpitant et « Rocher ».
Le Coeur de Jésus est brûlant d’amour !
Je ne connaissais pas encore Paray-le-Monial. J’ai l’impression d’avoir pu entrer dans ce Cœur Sacré, comme en une demeure très Sainte, intime et en même temps grandiose. Puis l’indicible rencontre des fidèles de la Basilique avec Saint Jean-Paul II, le soir du 1er juin 1980 ! Au Cœur de l’Eglise, avec son Pasteur qui parle du Cœur de Jésus en termes à la fois enflammés et limpides. Adoration et Cœur de Jésus ne font plus qu’un dans ma mémoire et dans ma sensibilité.
En termes très simples, je dirais que, pour moi, le message du Sacré Cœur de Jésus, transpercé par la lance, c’est la révélation de cet Amour jusqu’à l’extrême qui pousse Notre Seigneur à se faire Eucharistie, nourriture et boisson.
Puis il y eut l’appel au Sacerdoce… comme un secret du Cœur de Jésus m’interpellant avec une infinie délicatesse au plus secret de mon cœur. Cela s’est passé en février 1979. Puis l’entrée dans la Communauté de l’Emmanuel, où j’ai tout de suite « respiré » l’adoration du Cœur de Jésus comme un élément totalement naturel de ma spiritualité et surtout comme la dimension essentielle de la vie de l’Eglise… l’Eglise « qui a un cœur » (Sainte Thérèse de Lisieux).
La spiritualité et la personnalité de Pierre Goursat ont aussi été des chemins très précieux dans la découverte de Jésus « doux et humble de cœur ».
Mes études théologiques ensuite, dans un milieu privilégié (l’Institut d’Etudes Théologiques de Bruxelles) m’ont fait entrer encore plus profondément dans la demeure de « ce Cœur qui a tant aimé les hommes ». Et puis une dimension essentielle de mon cheminement : la redécouverte de mon identité juive à la lumière du Christ et de l’Eglise. C’est par l’Alliance avec son Peuple Elu que le Père du Ciel a façonné le Cœur de Chair de son Fils Eternel. Amour nuptial du Bien-Aimé (Cantique des cantiques) pour sa Bien-Aimée symbolisant Israël d’abord, puis l’Eglise. Dans le Cœur de Jésus, mon être, à la fois juif et catholique, est profondément unifié.
Les limites de ce témoignage ne me permettent pas de continuer. Je dirais surtout qu’en cette année jubilaire de la Miséricorde (2015-2016), franchir la Porte Sainte qui est la porte d’entrée de la Chapelle des Apparitions à Paray-le-Monial, c’est entrer dans le Cœur de Jésus.
Spécial année de la miséricorde !
Les paroles de Jean-Paul II prononcées en janvier 2001, lors de la fin de l’année jubilaire de l’an 2000 et à l’occasion de la fermeture de la Porte Sainte de la Basilique Saint Pierre, ces paroles résonnent dans ma mémoire et dans mon cœur :
« Le Cœur de Jésus demeure plus que jamais ouvert… pour dire à notre humanité ‘venez à moi’… ».
Le Père Paul Martiu

Dans une grande joie, j’ai compris alors que je pouvais puiser dans ce Coeur-Sacré de Jésus tout ce dont j’avais besoin pour être le prêtre qu’il voulait.
Quelques mois après, je revenais à Paray pour ma retraite préparatoire au diaconat. Cette fois-ci, c’était l’image sur la porte du tabernacle de la Chapelle de Saint Claude Lacolombière, qui m’a fait mieux comprendre ce qu’est le Sacré-Coeur. Pour moi, cette petite mosaïque représentait l’acte d’offrande que Jésus a fait au Père : les yeux levés au ciel, il lui a donné son propre Coeur. En même temps, ce même geste signifiait le désir de Jésus d’offrir son Coeur au monde, comme don parfait de son amour et de son être. Les paroles de la prière sacerdotale me sont venues alors à l’esprit:
Le 22 juin 1996, j’ai été ordonné prêtre. J’ai eu la certitude que je devais passer ma vie à répandre l’amour qui jaillit de cette source intarissable, comme un héritage à distribuer gratuitement à tous ceux qui ont soif.
En tant que chapelain depuis septembre 2015, j’essaie d’accomplir ma mission en répondant à ce désir profond du Seigneur :
Pour cela, je lui demande chaque jour, avec confiance :
« Jésus doux et humble de coeur, rends mon coeur semblable au tien ».
Le Père Christophe Hadevis
Nous pensons souvent que Dieu est lointain, comme au-dessus des nuages, qu’il nous regarde de haut, à peine attentif à ce que nous vivons. Et puis si nous regardons bien l’évangile, nous pouvons nous apercevoir que Dieu a un Coeur, on le voit dans l’épisode de la veuve de Naïm, la résurrection de Lazare, les moineaux…
Jésus se laisse toucher par ce que vivent les hommes.
A Paray, Jésus dit à Marguerite-Marie qu’il ne peut plus contenir les flammes de son ardente charité il faut qu’il les répande. Jésus ne peut pas contenir les flammes de son amour pour les hommes.
Comment y croire ? En faisant l’expérience de laisser Dieu s’approcher de son cœur. Démarche simple qui demande humilité et confiance.
Le cœur humain est vulnérable et il peut être blessé. Jésus est celui qui se montre avec un cœur ouvert parce qu’il a été transpercé et il connaît par sa Passion la dureté des hommes. Jésus apparaît avec son cœur transpercé car un cœur transpercé comprend un cœur blessé. Jésus nous demande donc à Paray de venir nous reposer sur son cœur transpercé pour nous faire goûter la douceur qui surpasse la douleur. Il dit à chacun :